Music spot Interview : Gérald Genty Tomorrowland 2022

Interview : Gérald Genty est nul si pas découvert

MusicSpot.fr - Par rapport au titre de l'album, Nul si pas découvert. On ne voit pas de jeu de mot qui se dégage, alors que sur les deux premiers (Humble Héros, et Le Plus Grand Chanteur de tout l’Etang) cela sautait pratiquement au yeux. Gérald Genty - J'aime ce genre de jeux de mots qui ne se dévoilent qu’à voix haute. Je trouve ça super, on est tout seul dans son coin. On le lit, on ne tombe pas dessus. On l’écoute, et là on rigole. Après, il y a des thématiques que j'ai gardé, comme une éventuelle accession à la célébrité. Sur le premier album (Humble Héros), il y a le titre Pour le moment je ne suis pas encore connu ça va mais après je sais pas.... Le deuxième c’est Le plus grand chanteur de tout l'étang. Avec le troisième, en fait… trois albums si tu n’es toujours pas connu… Un déjà, c’est embêtant, et c’est nul.… Il n’y a pas de jeu de mots, c'est plus sur la continuité...

MS - Mais on te découvre par Nul si pas découvert, sans connaître les deux autres albums, il sera difficile de comprendre le clin d’œil. GG - Oui… mais quand je fais un disque, des titres d'albums potentiel j'en ai une dizaine ! Le premier, Humble Héros, s'est détaché très facilement. Le deuxième, Le plus grand chanteur de tout l'étang, ce n'était pas forcement évident. Ce qui a motivé mon choix, c'était la possibilité de décliner le titre sur scène avec les canards, les nénuphars, etc. D'avoir tout un univers, de pouvoir faire "le plus grand concert de tout l'étang". Pour celui là, le troisième, j'avais un autre titre, il a failli s'appeler Balade Mentale, je voulais quelque chose d'un peu poétique et il se trouve qu'avec Internet j'ai vu que le titre était déjà pris. J'ai laissé tomber alors que j'avais commencé à bosser. J'avais le visuel. J'avais même une partie de la mise en scène du spectacle dans ma tête. J'ai continué de réfléchir. Après une séance photo pourtant assez neutre, je me suis trouvé un air de frimeur sur certaines images. Je me suis dit : pourquoi ne pas appeler l'album Quel crooner. Pareil, je tape sur Internet, et je vois plein d'articles notamment sur Bénabar : espèce de crooner, etc. Merde, c’était encore pris. J'avais d'autre titre encore, mais rien ne fonctionnait. Et puis j'avais ce truc : nul si pas découvert. Je l'avais noté mais je ne l'aimais pas. Une double négation dans le titre, le nul, le pas. C'est un titre qui à première vue ne sonne pas, ne chante pas. Mais visuellement je trouvais que c'était intéressant. Depuis toujours quand j'ai des trucs à gratter, je commence par gratter "nul si découvert". MS - D'ailleurs, joues-tu souvent aux jeux de chance à gratter ? GG - Non, j'ai arrêté. Je voulais à chaque concert arriver et commencer à gratter le nul si pas découvert. Pour avoir le bonheur de vivre un moment extraordinaire sur scène : voir les 5000 € apparaître sur un billet qui ne vaut plus rien. Le truc horrible... Et donc voila j'avais ça, j'avais le visuel. C’était pas mal un truc à gratter. Au début je voulais même que tout l'album soit recouvert de vraie matière à gratter. Chacun aurait ainsi gratté pour faire apparaître l’album, et chacun aurait eu un exemplaire unique. Le problème, c'est que c'était trop cher... (NDLR : Le concept a été repris sur le site Internet, où il faut gratter avec sa souris.)

MS - La genèse de Nul si pas découvert ? Quand tu as fini l'album le plus grand chanteur de tout l’étang, as tu tout de suite commencé à penser à l'album suivant ? GG - C'est toujours pareil, pour un album on prépare une trentaine de chansons. Le 2ème album avait été à l’origine de pas mal de frustrations. J'avais présenté des chansons que j'aimais bien, et elles n'ont pas été retenues. Ca m'avait même fichu un coup, parce que je ne comprenais pas. C’étaient des chansons dans lesquelles je croyais vraiment. Du coup toutes ces chansons qui ne sont pas retenues d'albums en albums, je ne les efface pas. Je ne les jette pas. Elles sont dans un coin avec toutes les chansons que je n'ai jamais utilisées. Mon espoir à chaque album, c'est bien sûr de tout effacer, et de composer 15 super chansons totalement nouvelles. Mais ce n'est pas facile à faire. On n'a pas tous les jours l'inspiration, ça ne vient pas sur commande. J'essaye d'en composer un maximum. Après, je me pose toujours la question de savoir si dans les anciennes que je n'ai jamais utilisé, est ce qu'il n'y a pas des trucs qu'il faut vraiment faire. MS – Des exemples sur Nul si pas découvert ? GG - Oui bien sur. Y'en a même plusieurs. Mon vélo, est une ancienne chanson. Tu n'es pas, est la seule chanson qui ne soit pas de moi mais de mon frère. Mes copains des agrégés, est une chanson que j'avais présenté pour le 2° album qui n'a pas été retenue. Elle était arrangée dans une forme, complètement différente, beaucoup plus lente. Je l'ai réécouté, et je me suis dit que finalement ce n’était pas une bonne. Puis un jour, dans mon canapé, j'ai commencé à gratter d'une façon différente les mêmes paroles, la même mélodie de voix, mais plus rapide et avec un débit de voix diffèrent. D'un coup ça a décollé. Et là la chanson me titillait à nouveau. J'avais envie de l'enregistrer. Je ne savais pas qu'elle serait sur cet album, mais sur le coup je l'ai enregistrée sur un petit magnéto. Il y a quelque chose d'intéressant à faire. Je l'ai présenté pour cet album comme si c’était une nouvelle chanson. On a l'impression que l'arrangement c'est le truc annexe. Qu’il y a d'abord la chanson, la guitare, la voix, et qu’ensuite l'arrangement c'est un truc qui va sublimer. Des fois l'arrangement ou le tempo, ça change tout. La chanson prend complètement une autre forme complètement. L'atelier moi cramé, c'est une ancienne chanson. J'avais juste un couplet et un refrain que j'aimais beaucoup, mais qui n’étaient pas du tout développés. Je l'ai joué à Sylvestre qui est le réalisateur artistique de l’album. Cela lui a plu. J’ai creusé. J’ai essayé de trouver des couplets. Et gros coup de bol, c'est venu. Une chanson que je n'aurai jamais cru pouvoir développer. Même chose pour Tata E.T.. Je n’avais que le refrain : se serait super que les extra terrestre existent on irait plus à Tahiti se serait tata E.T. qui viendrait. C'était une mini chanson qui durait 15 secondes, mais je trouvais ça super efficace. J’avais toujours dans l'espoir de construire des couplets. J'ai pris le parti d'écrire des choses assez tristes, avec une grosse explosion délirante pas du tout triste sur le refrain. Et puis voila j'ai réussi à construire cette chanson. Mais j'avais juste ce petit bout au démarrage. Les vendanges, c'est aussi une vieille chanson. Je l'avais composée avant mon premier album. Je me suis dit que j’allais la mettre. Je l’ai rebossée un petit peu en conservant les paroles mais en changeant toute la mélodie d’origine. Cet album là, il ya des choses nouvelles et des choses très anciennes. MS – Je cite la plaquette de présentation : «… troisième et plus ambitieux… » En quoi par rapport aux autres albums ? GG - Mais en rien , en rien… MS - Bah alors ? GG - Et bien, parce que c'est un mec qui l'a mis. Nul si pas découvert n’est pas plus ambitieux que les autres. Quand tu lis les trucs, quand un artiste parle de son dernier album, c’est toujours le meilleur, celui qui lui ressemble le plus…. Ce n'est pas ce que je pense. MS - Tu as eu ton mot à dire sur le texte… GG – Oui, oui… Après une biographie c'est censé être valorisant. Moi j'aimais bien l'idée d'un truc "moins"… Mais bon c'est peut-être casse-gueule... MS – Que reproches-tu à tes deux premiers albums ? GG - Je les assume complètement. Seulement celui-là est quand même différent dans le sens où s'il y a eu une ambition, ça a été de pas trop bidouiller. Remplacer tous les bidouillages par du jeu, de l'humain. Le bidouillage, c'est quelque chose que je maitrise bien. Continuer aurait été tourner un peu en rond. Il y a eu de faire des arrangements, peut être ont-ils un côté plus classique. Cet album est plus minimaliste dans le sens, ou par exemple, si tu regarde un écran de session d'enregistrement des 2 premiers albums, où je faisais quasiment tout, tout seul, je multipliais les pistes. Je n'hésitais jamais à mettre 10,15, 20, 30 pistes. Ca faisait un empilage d'arrangements parfois électroniques, parfois acoustiques. Au final, c’était une masse assez énorme de bricolage. MS - On ne sent plus ça sur le troisième... Ca l'a été dans l’étape de maquette, après on s'est rapproché du squelette, de la chanson, pour se dire : on va essayer d'en mettre un minimum, tout en arrangeant. MS - En écoutant Nul si pas découvert, on perd finallement le côté fait à la maison ? On se dit, qu'est ce qui se passe, il a trouvé de l’argent… Même pas, j'ai eu la chance de travailler avec des musiciens qui n'ont pas été gourmands du tout. C’étaient des connaissances à Pablo. En fait ce qui s'est passé sur cet album là, c'est qu'il y a eu plus de collaboration. Les arrangements je m'y suis penché dans l'étape de maquette, et après j'ai laissé faire un peu Pablo qui lui est très musicien dans l'aspect maîtrise des arrangements. J'ai voulu laisser faire. Je me suis dit que j’avais suffisamment confiance en mes chansons pour que ça me ressemble toujours au bout du compte. MS - Tu avais la main mise sur tout. Ca n'a pas été trop dur de lâcher la bride ? GG – Si, si, bien sûr. Ça m'a évidemment posé des problèmes. Il a fallu que je fasse les maquettes. Que j'accepte de revenir à la base, et que j'accepte que les chansons partent dans un sens pour les redécouvrir après. C'est comme si j'avais composé mes chansons, et que d'un coup on me les présente différement. Telles que je ne les avait pas pensé. Au début, les sensations ont été bizarres. Je me dit : aie, ça j'aime pas trop. Et je l'ai dit, par exemple sur un arrangement de cors. Je ne le supportais pas. Je me suis quand même laissé le temps. Au bout de plusieurs écoutes, j'ai commencé à bien l'aimer, et il est resté. Autant les premiers étaient séduisant au premier abord, parce qu'ils avaient ce côté "mec tout seul" qui présente son travail. Celui là, il faut plus de temps pour entrer dedans mais les chansons vont peut être durer plus longtemps. Les arrangements vont peut être être moins sensible à l'usure. MS - Du coup si on te dit qu'il est plus classique, plus sérieux, moins "fun" ? GG - Euuuuh… je pense que plus classique, c'est sans doute vrai. Moins fun… c'est clair qu'il y a moins de blagues. Après la quantité de jeu de mots au mètre carré… Il faut gratter. Des tiroirs dans les chansons, moi j'adore ça. Quand on découvre des trucs à chaque écoute, je trouve ça génial.

MS - Nul si pas découvert, ne s’adresse t-il pas aux personnes qui te connaissent déjà ? Les gens qui vont te découvrir avec et album… GG - … les gens qui me découvriront avec cet album n'auront pas toutes les facettes. Ils n’ont qu'a acheter les autres hein (sourires). Ils sont encore disponibles. J'ai eu envie de changer. Ce qui s'est passé sur cet album, c'est que j'ai eu vachement peur de le faire. Je me suis dit que je n'y arriverai jamais, et j'ai eu besoin d'être épaulé. S’il n’y avait pas eu Sylvestre et Pablo , peut être que j'y serai encore. Eux, ils m'ont permis de booster le truc et voila. MS - Comment écris-tu ? Les jeux de mot, sens, contre-sens, homophoni, etc. Tu les notes, tu as un carnet, un magnéto ? GG - C'est ça. Je suis assez fainéant. J'ai tendance à ne pas me mettre au boulot. Je flâne. L'inspiration ça vient en faisant autre chose que justement chercher ce que l'on cherche. Il faut faire du vélo. Il faut faire une activité physique de faible intensité qui permette de ne pas être concentré sur le corps. Laisser l'esprit divaguer. Le voyage en train aussi, par exemple, c'est super inspirant. On est a cheval entre deux états. On vient de quitter un endroit. On est à moitié dans le passé, on a quelque chose à faire, et on y est pas encore. On est dans un instant où on ne sait pas quoi faire. On peut bouquiner, dormir, mais le recherche d'idée dans le train ça fonctionne à mort. Sur certaines chansons, par exemple sur un TER Minable. J'avais ce truc là :"dans un TER minable le voyage est interminable, dans un TER minus vivement le terminus". Je l'avais depuis longtemps. Je voulais en faire une chanson… A un moment donné, j'ai commencé à trouver des couplets sur le fait de passer ma vie dans le train. Mais je me suis dit qu'est ce qu'on s'en fout, les gens n'en ont rien à foutre que je passe ma vie dans le train ça n'a rien d'intéressant. Sauf que j'ai ce truc sur un TER minable et un TER minus . J’ai décidé d’être un peu égocentrique en parlant de ma vie dans le train,et je vais pouvoir raccrocher cette grosse connerie en refrain et ça va me faire ma chanson. Je parts des fois de 3 fois rien pour faire ma chanson, et ces petits bouts s'emboîtent et au bout du compte j'ai quelque chose à dire dans ma chanson. MS - Demandes-tu des conseils à des amis ? GG - A mes parents, à mon frère surtout. Mon frère sait exactement quel type d'humour j'ai. Et généralement, ça le fait marrer donc je me dis ok, c'est bon. Trop heureuse les poules, je ne savais pas trop si j'allais la mettre, et puis lui m'adit "attends elle est vachement bien cette chanson, dans les accords tout ça…". Des fois, il m'influence pour prendre des décision. MS - Du coup au niveau célébrité tu en es où ? GG - J'ai trouvé une maxime que je trouve pas mal. La célébrité, c'est quand on commence à être reconnu par des gens qui vous aime pas. Je n’en suis pas là (sourire) (ndlr : Pour le moment je ne suis pas encore connu mais… sur l’album Humble Héros) MS - La tournée du plus grand chanteur de tout l'étang vient à peine de s'achever. Mis à part le break pour l'enregistrement, tu enchaînes direct avec la tournée de Nul si pas découvert. Pas besoin de souffler ? GG - Si à première vu j'aurai besoin… mais tant qu'on est pas hyper connu tout s'enchaîne, la tournée, les albums, je ne peux pas me permettre de tout arrêter. J’ai besoin de faire des concerts. J'ai envie et besoin. L'album s'est fait beaucoup en home studio, à la maison. Je garde énormément de choses que je fais à la maison. J'ai quand même beaucoup de temps pour moi entre les dates pour travailler. Et c'est un genre de course de relais . La fin d'une tournée, le début d’une autre, il n'y a pas vraiment d’arrêt. J'ai du faire ma dernière date sur cette tournée s’en m’en rendre compte en fait. Je me suis rendu compte que je faisais la dernière date avec mes musiciens. En fait j'ai deux formules une solo et une en trio avec mes musiciens (75 % avec deux musiciens et tout un décor, 25 % en solo des premières parties et des dates). Je me souviens donc de la dernière date avec les musiciens pour cette tournée. Je me souviens d'avoir marqué le coup avec eux. Mais je ne me suis pas rendu compte de ma dernière date solo. Maintenant, la prochaine date c'est le prochain spectacle. MS - Tu es donc soit en trio soit en solo. Qu'est ce qui détermine les configurations des concerts ? GG - C'est principalement des contraintes d'organisation et budgétaires. Quand tu n'as pas beaucoup d'argent, c'est beaucoup plus facile de venir tout seul. Pourtant, on est que trois sur scène et c'est tout. On n'a pas d'ingé-son. On prend toujours celui de la salle, idem les lumières. Même dans ces conditions relativement faibles au niveau, il arrive que ça ne passe pas au niveau du budget. Dans ces cas là, je viens tout seul. Et puis il y a les premières parties que je fais généralement seul. Je suis moins là pour présenter un spectacle que pour me présenter aux gens. J'ai juste besoin de faire certaines chansons qui permettent de me présenter, et me permettent de parler, de leur parler. J’aime bien parler, ça ne nécessite pas de moyens... En première partie je viens très léger, comme ça je peux m'intégrer dans n'importe quel concert. MS – As-tu as une préférence entre les deux configurations ? GG - J'ai passé de bons moment dans les deux. Quand il s’agit de premières parties, et que les salles, comme avec Tryo ou Bénabar, approche les 10 000 places. C'est quelque chose de très fort. Tu entres dans un autre monde. On sent une pression du public. Même si c'est des gens vraiment sympa, comme le public de Bénabar, qui est vraiment très attentifs. Le public de Tryo, c'est des gens qui faut saisir, il faut les prendre. A première vue, eux, ils sont venus pour s'éclater sur Tryo. Ils sont très très excités par ce qu'ils vont entendre et voir, et donc il n'y a pas forcement de capital sympathie par rapport à la première partie. La pression est là. Entre les chansons, on a l'impression de manquer d'air. Quelque part, il faut enchaîner. Quand je fais un spectacle dans un lieu, un petit lieu. Les blancs, les pauses, les silences font partis de l'aspect théâtral des choses. Ca, je ne l'ai pas connu avec les musiciens. Après, j'ai aussi vécu des moments très forts avec mes musiciens. Quand tu présentes le spectacle que tu veux de A à Z, avec le décor, les canards, tout ce tu as prévu. C'est gratifiant. Même si c'est devant 50 ou 60 personnes, se sont des moments qui sont super. C'est deux choses différentes. MS – Lors des concerts quelle est la proportion mise en scène / improvisation ? GG - C'est vraiment un réajustement permanent. Quand je prépare une mise en scène, je suis tout seul. Dans ma tête je me dis : je vais faire ça, je vais mettre ça, ça va être génial. Au final on se rend compte qu'il y a des chose qui sont presque inutiles. Des choses qui étaient encombrantes. Et il y a les accidents. A un moment je faisais une chanson. J'étais dans l'étang et j'avais oublié ma pédale de distorsion sous l'étang. Il y a eu toute une impro autour de ça avec Sylvestre pour qu'il me la ramène. Ce qu’il a trouvé, ce qui s’est mis en place à ce moment là était tellement marrant, que c'est quelque chose qui est resté. Après c'était dur de faire semblant de l'oublier alors que je ne l'oubliais pas. Le spectacle évolue sans cesse. Au bout de deux ans,on commençait quand même un peu à s'essouffler. Certains soir on était un peu en mode automatique. Il ne se passait pas rien de nouveau. C'est pour ça que je me dis qu’au bout de 2 ans, il faut vraiment passer à autre chose. Il faut construire autre chose, ne serait-ce que pour s'auto stimuler.

MS - Que nous réserve tu pour la nouvelle tournée…? GG - Je ne sais pas. Cela fait un mois que je suis en répétition avec mes musiciens C'était le côté musical, et la je vais me pencher sur le côté mise en scène, les lumières, les artifices, les décors.. Je vais faire en sorte que les gens ne s'ennuient pas. Les chansons devraient suffire mais j'ai toujours peur alors je me prépare des instants ludiques pour me faire marrer et faire marrer le public. MS - A l’époque, je t'ai découvert à la radio à l'époque avec "Pour le moment je ne suis pas encore connu ça va, mais après". Je l'ai fait écouter à des amis, et la réflexion qui revenait : "c'est bizarre pour du Mathieu Boogaerts" GG - Oui c'est un rapprochement que l'on m'a souvent fait, surtout sur le premier album. C'est quelqu'un que j'ai beaucoup écouté quand il a sorti Super, son premier album en 95. Il m'avait marqué. Je me souviens que cela ne m'avait pas plu lors de la première écoute. J'étais rentré chez moi. Ca avait travaillé toute la nuit. J'étais revenu le lendemain dans le magasin, et j'avais adoré. Cela ne m'a jamais quitté. A l'issu de son premier album j'avais du mal à composer. Je trouvais que ça sonnais trop Mathieu Boogaerts. C'est un album et un artiste que j'ai eu de mal à digérer. Je pense que c'est quelqu'un d'important dans la chanson. Médiatiquement parlant, il n'a pas une place énorme. Mais dans le monde des artistes, il y en a pas mal qui ont été très influencés par son travail, sa façon de chanter, son jeu de guitare. Il a apporté vraiment quelque chose de fort. Et moi ça a été difficile de digérer tout ça. Avec mes collaborations avec Sylvestre, L’éloignement s’est fait naturellement. Mais c'est quelqu'un que j'aime beaucoup. MS - Les étiquettes sont ce qu’elles sont. Toi, tu te définis comment ? GG - Ah, moi ! Je ne sais pas. En général, le mieux c'est de prendre des exemples de chansons. C'est des chansons avec beaucoup de jeux de mot, des histoires assez surréaliste, mais quand même possibles. Je joue avec les sonorités, les homophonies que j'aime beaucoup. Après, je ne pense pas être dans un style musical précis. En fait, je n'ai pas de référence musicale. Quand je m’aventurais dans un style musical par le passé, je ne maîtrisais pas ce style musical et je ne pouvais pas le retranscrire vraiment tel qu'il était. Je ne pouvais pas faire du jazz, faire du reggae. Non impossible pour moi. C'est quelque chose de forcement très hybride. Il y a tellement de pistes explorées dans les albums, qu’il est difficile de le cataloguer dans un style vraiment précis. MS - Quelle est ta position sur le téléchargement illégal, la loi Hadopi... GG - Elle est très claire. Je suis pour le rétablissement de la guillotine, suivit de pendaison. Ce n'est on en peut plus clair. Ca c'est ma position entre le sérieux et al déconne. Sérieusement, on est touché par le téléchargement. Quand je lis, par exemple, que Iggy Pop dit qu'il s'en fout . OK, sa carrière est faite. Même si nous, nous ne sommes pas tant télécharger que ça, parce que nous sommes des « chanteurs pas très connus », parce qu'on a un groupe de gens qui nous aiment bien, qui sont conscient de nos problèmes, et du coup, ont tendance à acheter des albums. Au global, dans la maison de disque dans laquelle je suis (Wagram) il y a moins d'argent qui entre. S’il y a moins d'argent qui entre, il y a moins d'argent qui est investi. A mon niveau je le ressent quand je dois faire des dates de concerts. Des dates que j'aurais pu faire à un endroit parce qu'elles étaient parrainées par la maison de disque. La maison de disque estime que tel endroit n’est pas commercialement et stratégiquement essentiel pour y aller, mais qu’elle va quand même mettre un petit peu d’argent pour que tu puisse aller jouer là-bas. C'est ce qu'on appel le support tour. C'est de l'argent qui sert à tourner, et cet argent là il n'existe plus. Au bout du compte, il y a plein d’artistes qui avec le téléchargement illégal, même si on ne les télécharge pas eux, vont peut être disparaître. MS - Une chose à ajouter ? GG - Oui, j'espère pourvoir gagner Roland Garros cette année !

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Tomorrow Land : le mega festival dance

Le festival de musique électronique organisé au mois de juillet sur le site du domaine provincial De Schorre à Boom, dans la province d'Anvers, en Flandre. Tomorrowland apparaît en 2003, sur une idée de deux frères, Manu et Michiel Beers. L'organisateur d'événements de musique électronique néerlandais ID&T (reconnu pour des festivals notoires tels que Mystery Land, Sensation et Thunderdome) rachète 50 % des parts en 2004 (avant de les revendre douze ans plus tard), puis la première édition du festival est organisée en 2005. En 2013, le concept s'exporte de façon éphémère aux États-Unis près d'Atlanta et devient pour l'occasion TomorrowWorld (en). Deux ans plus tard, en 2015, un festival sous le nom de Tomorrowland se tient dans un troisième pays, au Brésil. En 2019, le festival belge met en place Tomorrowland Winter en France, en montagne, à l'Alpe d'Huez. Tomorrowland compte, en 2012, la participation de plus de 365 disc jockeys, avec approximativement 180 000 visiteurs à cette édition en provenance de 75 pays différents3. Les années suivantes, le nombre de festivalier reste stable, mais de plus en plus de nationalités sont représentées, jusqu'à 2004. Il est élu trois fois de suite comme « meilleur événement musical de l'année » lors de la Winter Music Conference et sa renommée est telle que certaines vidéos publiées par l'organisation dépassent la centaine de millions de vues. Il reste de nos jours le festival de musique électronique « le plus connu à travers le monde5 ». Il occupe 80 personnes à l'année pour l'organisation et 12 000 personnes durant l’événement.
source wikipedia

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